mercredi 5 août 2009

Afghanistan: Italie et Suède s'interrogent. Ils ne sont pas les seuls.

(Article réécrit le 20/10/2009)

Depuis son discours électoral de Berlin en 2008, Obama a clairement fait savoir que l'Afpak (Afghanistan-Pakistan, dans le jargon) était au centre de sa stratégie de lutte contre le terrorisme islamique. La bonne volonté ne cache pas le désarrois réel dans lequel sont plongés les partenaires des USA, et leurs armées, face à une stratégie dont on ne voit pas l'issue.



Une série d'articles a fleuri dans la presse ces jours-ci, tous interrogeant la pertinence de la stratégie poursuivie par B.Obama, si il en a une.

A l'origine, je comptais écrire cet article en partant de la substitution brutale autant qu'inattendue du commandant des forces armées américaines en Afghanistan.
Le 10 juin, le général S. McChrystal remplace D. McKiernan, relevé de ses fonctions.
Fait rarissime: le dernier à subir pareil déshonneur fut le général McArthur en Corée (1952)

Ce désordre interne venait s'ajouter à la pression croissante exercée par les alliés de Washington, troublés par le manque de perspectives 6 mois après l'élection de B.Obama.

Aujourd'hui, le président américain a décidé de reprendre la main. Comme lors du discours préélectoral de Berlin en 2008, il a à nouveau demandé aux alliés (présents sous cadre de l'ISAF) de fournir des efforts supplémentaires.
Les alliés britanniques ont immédiatement annoncé une hausse de 500 effectifs sur place.
Nicolas Sarkozy a lui marqué sa différence: il ne compte pas envoyer de troupes supplémentaires. Bernard Kouchner en visite à Kaboul a explicité la stratégie qui a les faveurs des européens: une meilleure formation de l'armée afghane, avec de meilleurs salaires pour éviter corruption et trahisons.

Alors que le Pakistan s'embrase, la fébrilité gagne les capitales européennes.

Ci-après une revue de presse européenne:
Turquie: "plus de troupes, mais pas de combat; plutôt des accords avec les Talibans"
Italie: après l'attentat qui a ôté la vie à 6 soldats italiens, la tentation de suivre la fin du processus électoral et "tous à la maison pour Noël"
Le directeur de la revue Limes signe un éditorial dans la Repubblica: "Redéfinir les objectifs, ou tous à la maison"
Suède: le général Olof Granander, responsable des 400 suédois engagés dans le Nord de l'Afghanistan s'alarme de la contagion qui touche des régions auparavant calmes. Désormais, la population civile ne croit plus en la force internationale.
Allemagne: le nœud à délier, c'est le Pakistan.
France: le Figaro a enchaîné trois articles exprimant de forts doutes sur la suite des opérations. (1-2-3)